Le circuit-training n'est pas du Crossfit
De plus en plus, il arrive qu’une personne qui veut des renseignements pour un de mes cours me demande comment se passe le cours de « Crossfit ». Je ne les blâme pas, vu l’offre très importante, il est impossible pour un novice de différencier les différentes pratiques qui existent dans le fitness.
C’est pourquoi aujourd’hui, on va s’intéresser au circuit-training et expliquer en quoi il diffère du Crossfit.
I. Définition
Le circuit-training est une méthode d’entraînement pendant laquelle l’athlète va enchaîner des exercices sans temps de repos. Les exercices peuvent être limités en terme de durée ou de nombre de répétitions.
Par exemple, un circuit-training pourrait ressembler à ça :
Pompes Tirage au TRX Sprint avec bande en résistance Swing à la Kettlebell Farm Walk avec sac de sable Ab wheel
Ces exercices seraient réalisés pendant 30 secondes et ils seraient tous enchaînés sans pause avant de prendre 2 à 3 minutes de repos une fois le circuit fini.
Les charges ne seraient pas trop lourdes pour que l’athlète puisse tenir pendant 4 à 6 tours et pour qu’il ne se grille pas nerveusement.
II. Les avantages et les inconvénients en vrac du circuit-training
1. Une méthode bâtarde
Le circuit-training est une méthode bâtarde permettant de léger gains en force et en endurance. Du fait de cette mixité, il n’est pas aussi efficace qu’un travail spécifique dans l’une de ces deux qualités physiques.
Néanmoins, il s’avère très efficace pour travailler la filière anaérobie lactique. Ce qui peut être très intéressant pour certains sports tels que le handball, le basket ou toute autre discipline qui contient des efforts explosives répétés avec une activité continue.
2. Un ludisme sans cesse renouvelé
C’est là l’un des intérêts principaux du circuit-training. Vous pouvez en faire ce que vous voulez. Voici quelques idées en vrac :
Inclure des exercices d’explosivité, de coordination, des basiques au sein d’une même séance.
Travailler en full-body ou axer la séance sur une partie du corps
Inclure tout le matos que vous voulez (PLEIN de matos parce que le matos, c’est RIGOLO).
Grâce à ces différents paramètres (et surtout grâce au MATOS), un coach un peu imaginatif pourra renouveler ses séances sans aucun problème, ce qui permettra aux clients d’avoir du bon fun.
3. Une émulation collective
Le circuit-training a ça d’unique qu’il contient une dimension collective qui est assez absente du monde de la force et de l’entraînement. J’ai régulièrement observé des élèves se transcender pendant une séance de circuit-training car ils étaient transportés par les performances des autres.
Michael Boyle explique l’utiliser avec certaines de ses équipes de football américain où il constate un gros esprit compétitif. Il prétend obtenir des résultats comparables à un entraînement traditionnel en termes de force.
Esprit de compétition, peur d’être ridicule, j’ai-envie-de-montrer-que-j’ai-la-plus-grosse…choisissez l’argument que vous préférez. Mais le circuit-training a un impact positif sur les performances humaines tant que l’atmosphère encadrée par le coach reste saine.
(Par exemple, le coach ne dira pas à Camille, débutante de 55 ans, qu’elle est nulle à chier car elle ne soulève pas autant que Pauline, vétéran confirmée de 25 ans).
J’aime assez comparer ce phénomène à ces soirées où tout le monde devient saoul et bête en même temps par une mystérieuse ivresse collective. Ici, tout le monde devient fort et résistant par une mystérieuse beaugossitude collective.
4. L’argument du sans-matériel
Il est souvent écrit qu’un des avantages de cette méthode est qu’elle peut être pratiquée sans matériel grâce au fait que la résistance nécessaire est faible vu le haut nombre de répétitions pratiqué pendant les circuits.
Je pense qu’il est dommage de voir le circuit de cette manière car elle relègue cette méthode aux bas-fonds de l’entraînement.
En effet, sans matériel, il est difficile de travailler correctement les jambes et le dos et les exercices vont vite se répéter.
5. La gestion de groupe et la progression
Le circuit-training est parfait pour gérer un groupe. Si vous avez assez de matériel, vous pouvez doubler les ateliers. S’il y a trop de débutants, vous ne proposez que des exercices de base et vous rallongez le temps de pratique pour avoir le temps de corriger tout le monde.
Bref, c’est une super méthode d’entraînement de groupe. Malheureusement, elle est limitée dans la notation de la progression. En effet, étant donné que tout le monde bourre pendant trente secondes avec plus ou moins le même matos. Vous n’allez pas noter le nombre de répétitions pour chacun. Vous n’allez pas ajuster spécifiquement la résistance pour chacun.
Idéalement, le coach proposera plusieurs résistances pour chaque exercice. L’élève choisira parmi elles selon sa progression et son état de forme.
III. En conclusion : en quoi le circuit-training et le Crossfit diffèrent ?
Je ne suis pas un pratiquant de Crossfit donc je n’irai pas en profondeur sur le crossfit et je me contenterai de vous expliquer les différences entre ces deux termes.
Tout d’abord, et c’est la principale chose que vous devez retenir, le Crossfit est une marque déposée. Même si Greg Glassman a fourni un travail considérable pour créer et codifier sa discipline, il l’a privatisée en déposant sa marque.
Si vous voulez faire du Crossfit aujourd’hui, vous devez aller dans une « box » ou une salle qui est affiliée avec la marque Crossfit et qui rémunère un coach qui possède un diplôme délivré par la société Crossfit.
Sans ces conditions, vous faites de la musculation, du circuit-training, du cross-training ou autre méthode que vous pouvez imaginer et qui est complètement libre de droit.
A mon sens, il n’y a pas de rivalité entre ces disciplines. Elles peuvent parfaitement coexister. De plus, le Crossfit a créé un rayonnement qui profite à tous les professionnels du coaching sportif car elle attire un tas de nouveaux venus au monde du sport.